Exiger une eau potable de la meilleure qualité possible

Exiger une eau potable de la meilleure qualité possible

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Pourquoi, en 2021, les citoyens sont en droit d’exiger une eau potable de la meilleure qualité possible ?

Jamais les Français n’auront autant parlé de leur santé. Jamais la sécurité sanitaire n’aura occupé le devant de la scène politique et médiatique à ce point. La pandémie de la Covid-19, qui a secoué la planète, a été l’occasion de questionnements, de remises en cause et de prises de conscience. Parmi elles, l’extrême sécurité qu’attendent nos concitoyens concerne les biens communs essentiels tels que l’eau, ressource naturelle, mais aussi produit de première nécessité. Souvenez-vous des alertes aussitôt émises dès la diffusion du virus déclarée : la Covid se transmettait-elle dans l’eau que nous buvions ?

Dès mars 2020, nous prouvions qu’aucun danger de cette nature n’était transmissible dans l’eau potable produite par les usines françaises. Fort heureusement dans notre pays, la plupart des sites de production d’eau potable délivrent une eau conforme à la réglementation définie par les autorités de santé.

Très vite ensuite, il a été repéré que dans les eaux usées on pouvait tracer le niveau d’occurrence du virus. Là encore, nos services publics ont prouvé leur réactivité et la fiabilité de leurs systèmes de contrôle, servant ainsi de baromètre sanitaire.

Je suis convaincu qu’on ne doit pas s’en tenir à cette légitime satisfaction concernant nos services publics. Il faut être encore plus exigeant pour nos citoyens.

Après un an et demi de pandémie, pour le service public de l’eau que je préside aux côtés de 135 communes d’Île-de-France, il est apparu comme une évidence que nous devions à nos usagers une eau de la meilleure qualité possible.

C’est la raison pour laquelle le Syndicat des Eaux d’Île-de-France (SEDIF) dotera, à partir de 2024, et de manière progressive, ses usines d’eau potable d’une technologie innovante destinée à filtrer et à éliminer les micropolluants de l’eau ainsi que le calcaire au robinet des 4 millions de Franciliens qu’il alimente. Cette technologie permettra également de réduire fortement le chlore dans l’eau distribuée.

800 millions d’euros y seront consacrés dans les 8 années à venir. Mais pour la santé de nos usagers, un investissement de cette importance est nécessaire. Grâce à lui, tour à tour, les principales usines du SEDIF s’équiperont de la technologie Osmose Inverse Basse pression (OIBP) que de nombreux usagers appellent de leurs vœux afin de bénéficier d’une eau sans micropolluants, sans calcaire et sans chlore. En équipant ses usines qui puisent leur ressource dans la Seine, la Marne et l’Oise, sujettes aux pollutions diffuses ou accidentelles (phénomènes météorologiques, épandages agricoles, rejets industriels et domestiques…), le SEDIF agira en pionnier en France. C’est ce modèle que 90% des élus du SEDIF ont choisi en mai dernier.

Ce projet permettra d’enrichir les connaissances scientifiques sur les micropolluants et leurs impacts, et d’anticiper l’évolution de la réglementation qui impose régulièrement le suivi et l’élimination de nouveaux micropolluants.

Je le sais, certains esprits chagrins dénonceront l’effet que cet investissement majeur pourrait avoir sur la facture des usagers. Déjà nous pouvons leur prouver que, selon une étude réalisée par le cabinet Deloitte Développement Durable en juin 2019, il apparait que le léger surcoût sur le prix de l’eau serait compensé par les économies globales réalisées au domicile, notamment par la moindre consommation des produits détergents et par l’augmentation de la durée de vie des appareils ménagers abîmés par le calcaire.

Un confort qui par ailleurs – et ce n’est pas la moindre de ses vertus – permettra aux habitants d’avoir davantage recours à l’eau du robinet pour leur consommation quotidienne, réduisant ainsi la production et l’élimination de bouteilles plastiques (avec un objectif de réduction de 1,3 kg de déchets en plastique par an et par foyer, selon l’étude du cabinet Deloitte).

Loin des débats idéologiques sur la régie publique qui n’ont rencontré qu’une très faible mobilisation, le SEDIF démontre son expérience et son avancée pour la qualité de l’eau.

André SANTINI | Président du SEDIF, ancien Ministre, maire d’Issy-les-Moulineaux, Vice-président de la Métropole du Grand Paris

Tribune publiée dans L’Opinion le 13 octobre 2021

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