France – Corée : une coopération privilégiée à renforcer

France – Corée : une coopération privilégiée à renforcer

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Tribune publiée dans la Revue Politique du Trombinoscope (Avril 2016)

« Royaume ermite ! Ô pays du Matin Calme ! l’aube pointe à peine sur ton territoire et déjà de tes couvents montent les prières »
Guillaume Apollinaire, Le Roi-lune, IV, 1916

Il y a un siècle, Guillaume Apollinaire célébrait ainsi, par deux formules passées à la postérité, la fascination exercée chez nous par la Corée, aujourd’hui comme hier entourée par les puissances de la Chine, du Japon et de la Russie. Il y a cent trente ans, étaient nouées, par la signature d’un Traité d’amitié, des relations diplomatiques entre notre deux pays. C’est ce dernier anniversaire que viennent célébrer, lors de l’année France-Corée, plus de deux cents manifestations politiques, culturelles, académiques, sportives et touristiques.

L’occasion de marquer les liens qui rapprochent nos deux nations et qui justifieraient, à eux seuls, des relations encore plus étroites. Chaque pays se dresse au finistère de son continent, riche de la diversité de ses paysages et de la profondeur de son histoire. Chacun possède une population qui oscille autour de 70 millions d’habitants.

Capture d’écran 2016-04-18 à 23.06.28Chacun s’attache à marquer, dans le cadre d’une culture largement influencée par la mondialisation, son évidente singularité par rapport aux mondes extérieurs qu’il fréquente de plus en plus. Ainsi, les Coréens comme les Français ont une capacité à penser à la fois l’universel, leur adhésion à leur continent et leur existence culturelle propre.

Les cinémas français et coréens sont, à cet égard, frères, se reconnaissent et s’apprécient, comme le montrent nombre des manifestations organisées dans le cadre de ces années croisées 2015-2016, dernière manifestation d’une curiosité culturelle ancienne et réciproque.

Il faut sans doute concéder que la Corée dans la connaissance et la reconnaissance de la culture française – il n’est pour s’en convaincre que de constater le nombre d’essais et d’œuvres littéraires traduites en coréen – a pris un peu d’avance sur la connaissance et la reconnaissance de la culture coréenne en France. Mais ce retard est en passe d’être comblé.

L’excellence de nos relations interculturelles contraste sans doute avec la faiblesse relative de nos relations économiques, qui mériteraient d’être renforcées.

Sans doute influencés par la place prise par les mastodontes voisins de la Corée, nous ignorons encore trop la formidable énergie que son peuple a développée, en un temps record, pour se hisser aux premières places de l’économie mondiale, énergie qui est immédiatement perceptible par celui qui pose le pied sur le sol coréen. Nombreux sont les défis communs à relever qui justifient a fortiori d’enrichir nos relations dans tous les secteurs.

Il faut citer, sans ambition d’exhaustivité et pêle-mêle : le maintien de la compétitivité de nos économies, l’amélioration constante du niveau éducatif, le développement du numérique, la diffusion de nos œuvres culturelles et la défense de leur diversité, la préservation de la démocratie, la promotion de la paix et de la coopération entre les nations ou encore le vieillissement de la population… La construction de villes intelligentes, susceptibles de répondre à ces défis et dont on trouve des réalisations remarquables dans chacun de nos deux pays, constitue un bon exemple d’échanges d’expériences riches en externalités positives.

Gageons que la qualité du dialogue interculturel entre nos deux pays formera une base solide pour des échanges encore plus nourris sur les plans politique et économique.

André SANTINI
Ancien Ministre
Député-Maire d’Issy-les-Moulineaux
Président du groupe d’amitié France-Corée du Sud à l’Assemblée nationale

[Consulter la tribune en PDF]


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