Mes chers amis,
La crise sociale, qui a secoué la France de la capitale aux confins de ses territoires, a fait émerger, au milieu d’un vacarme étourdissant, la figure du Maire comme un acteur de terrain indispensable, quotidiennement à l’écoute de ses concitoyens et perçu comme tel. Cette reconnaissance du rôle des élus locaux, dans le contexte de large défiance du politique que nous connaissons, est bienvenue et a été entendue par le Gouvernement, qui, par la voix de son Premier Ministre, a annoncé qu’un nouvel acte de décentralisation serait présenté mi-2020, à la suite des élections municipales.
L’on ne peut que saluer qu’un nouvel acte de décentralisation, souhaité et réclamé par les élus locaux, soit défini prochainement. Les récentes réformes, à l’instar des lois NoTRE et MAPTAM, ont créé de profondes irritations par leur absurdité. Le chantier est donc vaste au moment de réviser nombre de contraintes que l’on a fait peser depuis bien des années maintenant sur les collectivités locales et leurs élus.
Il faut dire que nous sommes légitimement en droit d’attendre beaucoup de cette nouvelle loi. Nous devons veiller à ce que cette annonce ne soit pas transformée en une énième déconcentration et complexification du système actuel d’organisation des collectivités et de leurs compétences. La réflexion devra être nourrie par un travail mené avec l’échelon local, aboutissant à l’examen de nouveaux transferts de compétences dans des domaines tels que les transports, la transition écologique ou encore le logement.
Cette nouvelle loi devra conforter le rôle des maires, plébiscités par nos concitoyens, pour répondre au sentiment de fracture territoriale. Il faut réussir à rapprocher les structures de décisions et ceux à qui elles s’appliquent. Affaiblir les corps intermédiaires et autres relais institutionnels ne pourrait que précipiter cette future loi dans l’abîme d’où elle a déjà mis bien longtemps à sortir.
Celle politique de décentralisation doit être ambitieuse, attribuant aux initiatives locales un périmètre d’expression et d’action élargi. Il faut favoriser les expérimentations particulières aux échelons des villes comme des régions, associer toujours davantage les citoyens aux prises de décision, revoir la structure pyramidale et concentrée du pouvoir et la distribution qui en est faite à chaque niveau de la société.
Pour qu’elle soit fondatrice, il ne s’agit plus de réfléchir aux attributions dont l’Etat pourrait éventuellement se départir, mais plutôt d’établir un recensement de toutes celles dont la gestion à l’échelon local aurait davantage de sens pour nous comme pour nos concitoyens. Dans cette même logique, il faudra redonner aux collectivités locales, au champ de compétences accru, davantage de moyens financiers pour y faire face dignement.
Pour notre part, nous poursuivrons encore et toujours notre défense des territoires, sensibles aux nouvelles aspirations de nos concitoyens comme de l’annonce de cette future décentralisation. Le MNEL incarne résolument cette vision et se tient prêt, si toutefois il est consulté, à accompagner le gouvernement dans ce projet pour l’avènement d’un pouvoir local renforcé au plus proche des Français.
André Santini
Président du Mouvement National des Elus Locaux
Maire d’Issy-les-Moulineaux
Vice-Président de la Métropole du Grand-Paris
Président du Syndicat des Eaux d’Ile-de-France
Editorial extrait de L’Elu local magazine – https://mnel.fr/
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