Tribune : l’élu local face au défi environnemental

Tribune : l’élu local face au défi environnemental

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À partir du 30 novembre, Paris sera au centre des espoirs et préoccupations autour du climat. Pendant 12 jours, les Etats parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP) se réunissent pour discuter des mesures à prendre contre le changement climatique, le réchauffement de la planète, la hausse du nombre des phénomènes météorologiques extrêmes, l’acidification des océans, la sécheresse ou encore l’augmentation des flux migratoires. Les chefs d’État ou des délégations de 196 pays seront présents, pour un total de 40 000 participants.

Comment faire de cette manifestation un succès ?

Une préoccupation mondiale

 Les négociations sur le climat chercheront à atteindre plusieurs objectifs.

L’objectif principal est de lutter contre le réchauffement climatique dont découlent la majorité des conséquences dramatiques pour la planète et ses habitants. D’ici 2100, il faudrait limiter la hausse de la température globale à 2°C. Les autres objectifs découlent de cet impératif prioritaire. Ainsi, il faut prévoir une diminution globale de l’émission de gaz à effet de serre, principalement le carbone, et donc limiter le recours aux énergies fossiles.

Cependant, de nombreuses difficultés mettent en danger la réalisation de ces objectifs.

Tout d’abord, l’urgence de la situation. L’augmentation de la température globale est un processus profond, enclenché depuis longtemps. Les mesures qui pourraient être prises maintenant ne produiront leurs effets qu’à moyen et long-terme. Il faut donc s’arracher aux préoccupations quotidiennes et enclencher dès à présent la transition écologique et énergétique. Ceci nécessite entre autres de passer outre les intérêts industriels qui voient dans l’utilisation de ressources fossiles des sources de gains faciles.

Surtout, il faut arriver à faire converger 195 objectifs nationaux, des pays les plus petits et les plus concernés, comme les États insulaires de l’océan pacifique ou indien, avec une puissance politique faible, aux pays polluants et puissants comme la Chine ou les États-Unis. Certains pays sont développés, et d’autres sont en développement, comme la Chine qui représente 25% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, et considèrent comme injuste de devoir aujourd’hui limiter leur consommation d’énergies fossiles, bon marché, au risque de brider leur croissance, alors que les pays développés n’ont pas eu auparavant à le faire.

La réponse nationale et les mesures concrètes et locales

Au niveau national, la France prend ses responsabilités. La loi de transition énergétique pour la croissance verte, adoptée au printemps, fixe pour notre pays des objectifs ambitieux, comme la réduction de 40% de nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. En conséquence, il faudra augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, supprimer les subventions aux énergies fossiles et renforcer l’efficacité énergétique des bâtiments. L’action des collectivités locales sera déterminante.

La France milite de plus pour un accord contraignant ainsi que l’adoption d’un plan de financement de 100 milliards par an pour aider les pays moins développés à réussir leur transition énergétique.

En tant qu’élu de la nation, maire d’Issy-les-Moulineaux et Président du Syndicat des Eaux d’Île-de-France, j’ai décidé d’agir. En 2005, j’ai été, avec Jacques Oudin, à l’origine de la loi Oudin-Santini, qui autorise les collectivités territoriales françaises, les établissements publics intercommunaux et les syndicats des eaux et/ou d’assainissement à mobiliser jusqu’à 1% de leur budget eau et assainissement pour financer des actions de coopération internationale dans ces secteurs.

Dans ma ville, cela fait plusieurs années qu’ont été lancées plusieurs initiatives en faveur de l’environnement. Il en est ainsi de l’adoption de la charte ISSEO, afin d’aller au-delà des normes environnementales pour les constructions.

Avec un consortium d’entreprises leader dans leur secteur, j’ai contribué à mettre en place il y a quatre ans IssyGrid, qui réunit écologie et numérique autour de trois objectifs : consommer mieux en incluant de nouveaux usages de consommation d’énergie tels que la recharge de véhicule électrique, mieux intégrer la production locale d’énergie renouvelable au réseau public de distribution et réduire les émissions de gaz à effet de serre, en évitant notamment les pics de consommation. J’ai également encouragé la création d’éco-quartiers, au Fort d’Issy et aux Bords de Seine, où se côtoient collecte pneumatique des déchets et Bâtiments à Basse Consommation d’énergie. J’encourage l’habitat connecté grâce à la domotique pour gérer lumière, volets et chauffage.

Enfin, près de 40% du territoire de la Ville a été renouvelé au cours des trente dernières années, avec un nombre supérieur d’espaces verts et l’engagement de maintenir la surface totale occupée par les espaces boisés.

C’est en combinant actions locales, stratégies nationales et coordination internationale que le défi environnemental sera relevé.

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