Mes chers Amis,
La France ne sera forte qu’avec des Métropoles fortes. Si le constat est partagé quasi unanimement, tant notre pays doit continuer de rivaliser avec les grandes capitales européennes et mondiales, la gestation fut compliquée et les nouveau-nés restent balbutiants…
La loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (dite MAPTAM) et celle du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (dite NOTRe) ont souhaité donner un nouveau souffle à l’action publique territoriale en permettant aux collectivités d’organiser de façon concertée leurs compétences et en reconnaissant la diversité des situations métropolitaines. Une intention de départ sommes toute louable.
Ces réformes ont ainsi visé à simplifier l’organisation des collectivités en les structurant autour de deux pôles : les régions et les métropoles. La multiplication et l’empilement des échelons, des communes aux régions en passant par les intercommunalités « classiques », les métropoles et les départements, sont, à juste titre, régulièrement dénoncés comme un facteur de coût et d’inefficacité dans la mise en œuvre des politiques publiques en raison de redondances manifestes entre échelons.
Les intercommunalités exercent de plus en plus de compétences de la vie quotidienne, comme les villes. Il en résulte qu’aucun niveau n’est particulièrement chargé d’élaborer une stratégie à long terme en matière de décentralisation et de répartition des compétences.
Encore une fois, ce sont les élus locaux qui trinquent. Les Maires ont vu leur mission entravée, complexifiée par ces lois juxtaposées et illisibles héritées de la Présidence de François HOLLANDE.
Ainsi, en Île-de-France, la Métropole du Grand Paris (MGP) a été créée en 2016, après un accouchement dans la douleur. Le défi à relever est considérable. Il consiste à préparer l’avenir de nos villes et de nos territoires aux enjeux européens et mondiaux. Le Grand Paris a indéniablement un potentiel incroyable mais largement sous-exploité.
La MGP existe par la loi, dont acte. Donnons-lui donc des moyens ! En agissant de concert notamment avec la Région, elle peut s’avérer être une belle opportunité de développement et de réduction des inégalités. L’essentiel est aussi de définir l’intérêt métropolitain, pour permettra de bien établir la distinction entre les actions de la Métropole et celles des Territoires.
On le voit sur certains sujets comme la transition écologique, avec la mise en place d’une Zone à Faibles Emissions (ZFE) dans le cadre du Plan Climat Air Energie, ou encore le redéploiement des bornes de recharge électrique grâce au réseau Métropolis, l’échelon métropolitain peut être le bon pour agir efficacement et harmoniser les actions entre les 131 communes. Il convient de recentrer la MGP sur des missions fondamentales de services publics et de faire le choix de l’investissement, notamment dans l’innovation, les nouvelles technologies et le numérique ; en un mot : des orientations structurantes pour l’avenir de nos territoires.
Au sein du MNEL, nous attendons toutefois un signal pour alléger et simplifier le mille-feuille francilien qui ne peut rester en l’état. La crise des Gilets jaunes, puis la crise sanitaire, auront propulsé la réforme territoriale… aux oubliettes. L’heure de la clarification doit sonner. L’appauvrissement des compétences et des moyens des communes ont eu des conséquences catastrophiques : dilution du lien avec les citoyens, dégradation des services de proximité, affaiblissement démocratique, overdose technocratique, sentiment d’abandon de nos populations…
En attendant la fumée blanche élyséenne, faisons le choix de métropoles toujours plus légitimes, grâce à une visibilité accrue de leurs actions auprès des citoyens, et plus efficaces, fortes d’une coopération sans cesse plus étroite avec les maires.
Tribune à retrouver dans le prochain numéro de L’Élu local magazine
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