Le premier hélicoptère conventionnel 100% électrique a effectué un vol de démonstration le mercredi 19 octobre dernier à l’héliport d’Issy-les-Moulineaux, en présence d’André Santini et de Ségolène Royal.
Le petit appareil a volé pendant quelques minutes à quelques mètres au-dessus du sol, en présence de la ministre de l’Environnement et de l’Énergie Ségolène Royal. La ministre a expliqué vouloir encourager « ces sauts technologiques » estimant que Volta était le « type de projets » qu’elle souhaitait soutenir, en raison notamment de sa « dimension éducative extrêmement forte ».
« C’est avec des ruptures technologiques qu’on réussira à maintenir le réchauffement climatique en dessous des 2 degrés », a-t-elle poursuivi, rappelant que l’aviation représente plus de 2% des émissions mondiales de CO2.
Le prototype « Made in France », qui a été développé par l’École nationale de l’aviation civile (Enac) et Aquinea, une TPE à l’origine du projet basée à Pompertuzat (Haute-Garonne) est un hélicoptère dit « conventionnel », équipé d’un seul rotor à pas variable et d’un rotor auxiliaire situé à l’arrière de l’appareil.
Selon ses concepteurs, « la concurrence allemande et chinoise propose des hélicoptères multi-rotors à vitesse variable semblables aux drones ». Leur objectif est de développer un appareil biplace dédié à la formation des pilotes et au vol de loisirs, puis à terme, de lui faire intégrer le trafic aérien dans des conditions d’utilisation commerciale.
L’appareil, présenté par le ministère comme une « première européenne », a été conçu à partir d’un ancien prototype d’hélicoptère de loisirs qui n’a jamais fonctionné.
Son système de batterie électrique, développé exclusivement pour le projet, lui assure une autonomie énergétique de l’ordre de 14 minutes. Chaque vol permet en moyenne, d’éviter l’émission de 13 kg de CO2 et 24 g d’oxyde d’azote.
Avec une durée de vie de 350 heures, la batterie de Volta, d’un poids de 150 kg, permet d’économiser jusqu’à 17 000 litres de carburant, ce qui représente 11 tonnes de CO2 et 22 kg d’oxyde d’azote, selon ses concepteurs.
Son autonomie « record, au-delà des trois minutes atteintes par les prototypes actuels » le différencie des autres appareils expérimentaux, précisent-ils.
Le directeur de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) Patrick Gandil a pour sa part annoncé la décision de créer à l’Enac « une nouvelle filière de formation tournée vers les nouveaux modes de motorisation et les nouvelles énergies pour l’aviation ».
Avec Volta, « on a fait un pas supplémentaire, car il n’y a pas de technologie plus exigeante en termes d’énergie embarquée » que l’hélicoptère, a-t-il ajouté. Ce projet fait de la France et de l’Enac des pionniers dans l’Histoire de l’aviation durable, il s’inscrit dans le développement des modes de transport de demain et perpétue une tradition aéronautique forte et chère à notre pays.
Zoom sur VOLTA, l’hélicoptère tout électrique piloté | ENAC https://t.co/BCGDtZosOy
— ENAC (@enacfrance) 19 octobre 2016
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